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J'ATTAQUE PAR PULSIONS, MA SIGNATURE CHEZ BOUYGUES-TELECOM VA M'OUVRIR D'AUTRES HORIZONS."

" Interview paru le 4 novembre, dans Vélo101 " -- 

De la lignée des grands attaquants qui ont marqué de leur empreinte la longue histoire du cyclisme, Nicolas Crosbie (Agritubel) n'a pas son pareil à se complaire dans des longues chevauchées, jusqu'ici restées infructueuses. A vrai dire, le coureur des Deux-Sèvres ne se sent jamais aussi à l'aise que dans la solitude. On a encore en souvenir qu'il ne lui manqua que 13 kilomètres pour ouvrir son palmarès professionnel lors de la seconde étape de Paris-Nice 2006 entre Cérilly et Belleville (186 kilomètres d'échappée). On ne compte plus les tentatives de cet infatigable combattant cette saison, vécues dans le même état d'esprit tant sur la Corniche de Doha lors du Tour du Qatar qu'au Tour Méditerranéen, où il ne fut rejoint que sur les premières rampes du Faron. Des qualités de puncheur appréciées par son prochain manager, JR Bernaudeau,qui doit peut être posséder dans son for intérieur la recette capable d'inverser la tendance.

Vélo101 - Nicolas, imaginiez-vous il y a trois ans, à l'époque d'Agritubel Loudun, pouvoir faire un jour la découverte de la planète par le biais du cyclisme ?

-- Nicolas - "Pas vraiment, mais c'est vrai que c'est génial de pouvoir concilier sa profession avec de telles découvertes (NDLR : Nicolas a couru

au Mexique, au Qatar). Une opportunité qui est offerte par le milieu sportif dans lequel j'ai la chance d'évoluer. Le côté tourisme passe quand

même au second plan dans la mesure où les temps libres sont comptés."

* Avez-vous conscience d'aborder un virage dans votre carrière avec votre signature chez Bouygues Telecom, une équipe ProTour ?

-- Nicolas - " C'est un virage important, j'en ai conscience. Le deuxième après celui de 2004, où j'avais rejoint les pros avec Agritubel. J'avais

déjà 24 ans en quittant les rangs amateurs à cette époque, où je faisais un peu figure de vieux. Ma signature chez Bouygues Telecom va

m'ouvrir d'autres horizons, dès lors qu'elle devrait me permettre de participer à des épreuves avec le plus haut niveau. J'imagine qu'elle

nécessitera peut-être une certaine période d'adaptation, mais fort de mes deux premières années dans le milieu, cela devrait bien se passer."

* Vos liens familiaux avec Franck Bouyer (NDLR : Franck est marié avec la sœur de l'amie de Nicolas) ont-ils un rapport avec votre transfert dans l'équipe de Jean-René Bernaudeau ?

-- Nicolas - "C'est un fait que Jean-René Bernaudeau a toujours plus ou moins suivi l'évolution de ma carrière, et ce même dans les rangs Juniors. La fibre régionale peut-être, quand on sait que je réside très près de la Vendée. Le fait aussi de posséder des liens familiaux avec Franck Bouyer a aussi joué, c'est vrai. Et aussi que Frédéric Mainguenaud, Niortais comme moi, est passé professionnel aux côtés de Jean-René aux débuts du Vendée U. Tout cela constitue des petits détails qui ont peut-être joué."

* Vous quittez Agritubel sans états d'âme ?

-- Nicolas - "Un départ en très bons termes de part et d'autre. Voyant que l'éventuelle prolongation de mon contrat n'aurait trouvé son issue éventuellequ'à l'issue de la saison, j'ai saisi l'opportunité qui m'était offerte par Bouygues Telecom. C'est parti d'une approche sérieuse de Jean-René lors du Grand Prix de Plouay. Une proposition de contrat de deux ans avec une substantielle augmentation salariale vis-à-vis de celle que j'avais chez Agritubel avait tout pour me séduire. Ca ne se refusait pas. D'un autre côté, pour Agritubel, c'est quand même une bonne publicité de voir certains de ses éléments rejoindre des équipes du niveau au-dessus. Quand on voit ce qu'a réalisé cette saison un coureur comme Florent Brard à la Caisse d'Epargne, c'est quand même formidable. Dans le milieu professionnel du cyclisme, les mouvements entre équipes se font ainsi, c'est-à-dire sans état d'âme le plus souvent. Les transferts s'effectuent dans le même esprit dans les deux sens, entre Bouygues et Agritubel, quand on voit qu'Anthony Ravard rejoindra Denis Leproux à Agritubel en provenance de Bouygues Telecom lors de la saison 2007."

* Votre stratégie de course ne va-t-elle pas changer avec votre arrivée chez Bouygues Telecom ?
-- Nicolas - "Jean-René apprécie, c'est un secret de polichinelle, les attaquants, les coureurs qui mouillent le maillot, qui ne considèrent rien

comme acquis, même avec un bon contrat. L'anti-thèse de ceux qui pourraient adopter, à un moment ou à un autre de leur carrière, un profil

ressemblant à celui des fonctionnaires. Au niveau de ma stratégie de course, il est clair qu'elle se pliera à ses directives."

* Aviez-vous déjà la même science de l'attaque dans les rangs amateurs ?

-- Nicolas - " C'est vrai qu'elle n'a pas varié malgré que, déjà, elle ne s'avérait pas très payante. C'est un peu la raison pour laquelle mon palmarès

n'était pas très étoffé. Je n'avais déjà qu'une idée lorsque les forces le permettaient : attaquer, attaquer. Cela ne m'a toutefois pas empêché de

côtoyer le plus haut niveau Elite 2 lors des belles années Agritubel Loudun et d'avoir la confiance de Denis Leproux."

* Possédez-vous aujourd'hui la caisse pour réussir à boucler un grand tour ?

-- Nicolas - "Je suis plus un coureur par étapes qu'un coureur de courses en ligne. C'est sur une course d'une semaine, Paris-Nice cette saison, que j'ai donné ma meilleure mesure. C'est sûr que la possibilité de pouvoir participer un grand tour constitue une des raisons principales de mon départ vers Bouygues Telecom. Une perspective qui aurait été quand même plus limitée en restant dans mon ancienne équipe, quand on sait que la participation au Tour de France a tenu à une invitation. De toute façon, je ne vois pas grand intérêt à postuler à une place sur un grand tour si l'on n'offre pas toutes les garanties de pouvoir le terminer."

* Le fait de voir vos échappées avorter n'entame apparemment pas votre détermination ?

-- Nicolas - " On n'a pas trop le temps de gamberger en course, en fait. Un peloton revient tellement vite. Sur une course comme Paris-Nice lors de la deuxième étape, j'y ai quand même un peu cru. Le matin du départ de Cérilly, je me sentais bien, et ce qu'avait fait Christophe Laurent la veille m'avait donné des idées. Je m'en étais entretenu avec Denis Leproux avant le départ, et je suis parti un peu plus tôt que prévu. C'est bizarre parfois, et l'écart étant, j'y ai pris plaisir. Sans la fringale dont j'ai été victime, il y avait peut-être moyen d'arriver en solo à Belleville. J'ai d'autant plus pensé pouvoir aller jusqu'au bout par le fait que je n'étais plus trop renseigné, excepté par l'ardoisier, de la situation à l'arrière par la suite d'une oreillette en panne. La voiture de l'équipe était de plus derrière le peloton. Quand même un peu frustrant, mais cela ne m'a pas empêché de remettre cela le surlendemain."

* Etudiez-vous particulièrement le profil des courses avant de vous lancer seul ou en compagnie d'autres échappés à l'avant d'une épreuve ?

-- Nicolas - "A vrai dire, j'attaque aux sensations, par pulsions. Dans l'étape du Faron de Paris-Nice par exemple, je suis parti bien plus tôt

qu'il avait été convenu avec Denis et ça a failli payer."

* Y a-t-il un coureur français ou étranger auquel vous enviez le palmarès ?

-- Nicolas - "Laurent Jalabert, bien sûr, car c'est un exemple pour nous tous, tant de la manière qu'il a mené sa carrière, que par le panache qu'il a affiché. J'y ajouterais Jacky Durand; que j'ai eu maintes fois l'occasion de côtoyer puisque son beau-frère n'est autre qu'Emmanuel Hubert, notre directeur sportSif adjoint."

* A quand la première victoire de Nicolas Crosbie dans les rangs pro ?

-- Nicolas - "Je ne sais pas. J'espère le plus tôt possible. Elle n'a pas été très loin cette saison sur la Polynormande de Saint-Martin-de-Landelles, sans un retour d'Anthony Charteau dans le final. J'étais bien ce jour-là. C'est un de mes meilleurs résultats jusqu'ici."

 

 

 

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